L’économiste américaine Carmen Reinhart, spécialiste du rapport de l’endettement au PIB et de son impact sur la croissance, s’inquiétait récemment de la montée de l’endettement dans les pays émergents, par rapport à 2013 ou même par rapport à 2008, et de la fragilité que cela pouvait constituer.
On peut d’ailleurs analyser cela de deux manières : dette publique/PIB ou dette extérieure/PIB. Le premier ratio mesure le poids que fait peser, sur l’économie, la dette de l’ensemble gouvernement/administration territoriale/organismes publics. Le deuxième ratio indique la sensibilité de l’économie aux variations du taux de change vis-à-vis des devises dans lesquelles sont libellés les emprunts en monnaies étrangères, que ce soit de l’administration ou des entreprises privées.
Or, les situations sont très différentes selon les pays émergents. Si des pays comme l’Inde (dette publique/PIB de 68,7%) ou le Brésil (74,4%) sont relativement endettés, leur niveau d’endettement reste largement inférieur à celui des pays développés, au premier rang desquels la France, à 98,1%. D’autres, à l’instar de l’Indonésie (33,1% en 2017) ou même la Chine (47,6%) font figure de bons élèves. Cette mesure est d’autant plus puissante que beaucoup considèrent qu’au-delà de 90% de dette publique/PIB, la situation devient difficilement gérable du fait du poids des frais financiers dans le budget.
La mesure dette extérieure/PIB donne un tableau encore différent puisque le Brésil (30%), l’Indonésie (34%) ou la Chine (14%) n’ont qu’une faible proportion de leur endettement en devise. L’Afrique du Sud (49,6%) et la Turquie (55%) s’avèreront plus sensibles aux variations du taux de change. C’est d’ailleurs ce qu’ont joué les marchés ces dernières semaines.

Au total, il convient de s’abstenir de juger les marchés émergents comme un tout uniforme. Et surtout, il faut se rendre compte que le monde émergent est, en général, en bien meilleure santé économique que les pays développés. Cela est d’autant plus vrai que l’économie européenne ne s’avère pas aussi tonique que l’on voulait bien le croire.

La vraie sensibilité des marchés financiers émergents résulte, non pas tant du dynamisme de leur économie, mais du biais de proximité qui affecte les décisions des investisseurs internationaux, qui vont entrer et sortir de ces marchés de manière radicale, causant des fluctuations souvent aberrantes au regard de la réalité économique de long terme de ces pays.

Si, comme cela est plausible (et, d’ailleurs, prévu avec une probabilité de 15% dans l’année qui vient, par les investisseurs), une correction plus sévère des marchés intervenait, les marchés émergents ne seraient pas à l’abri. Pour autant, il faut savoir être contrariant et acheter dans les phases de marché moins favorables.

Les informations présentées ne constituent en aucun cas une incitation à l’achat et / ou à la vente, il s’agit uniquement de données extraites des nombreuses sources d’informations reçues quotidiennement au sein du cabinet

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