Depuis le début de l’année et malgré la crise énergétique, les valeurs éoliennes sont en difficulté en dépit de perspectives de croissance mirobolantes.

Alors même que les investissements dans l’éolien en mer devraient doubler d’ici 2030 dans le monde pour atteindre 100 milliards de dollars, les producteurs européens, qui représentent 50% du marché mondial, souffrent depuis plusieurs mois. 
Vestas a essuyé une perte nette de 119 millions d’euros au T2, contre un bénéfice de 83 millions l’an passé sur la même période. Même constat chez Siemens Gamesa qui affiche plus de 200 millions d’euros de pertes au T2.

Plusieurs raisons expliquent cette passe douloureuse pour l’industrie éolienne malgré un contexte climatique et géopolitique favorable aux énergies de sources renouvelables.

  • Des marges de plus en plus faibles :
    • La course au KWh le moins cher
      Les majors pétrogazières comme Shell, BP ou TotalEnergies contribuent à faire chuter les tarifs d’achat d’électricité éolienne lors des enchères organisées par les États, réduisant ainsi les marges du secteur.
    • La concurrence chinoise à bas coût
      Les fabricants européens sont désormais menacés par leurs homologues chinois qui installent à tour de bras leurs mâts sur leur immense et très protégé marché local. Ce phénomène s’était déjà produit dans les années 2010 dans l’industrie des panneaux photovoltaïques.
  • Dérèglement des chaînes logistiques et flambée des matières premières
    Une éolienne nécessite entre 2000 et 3000 tonnes d’acier. Or, le prix de la tonne d’acier est passé de 500 à 1500 dollars depuis 2020.
  • Retards de livraison et explosion du coût du fret
    La congestion des chaînes logistiques, l’explosion du prix du fret et les retards de livraison sont à l’origine de surcoûts importants pour l’industrie, alors même que les marges de négociation sont faibles et que les prix de vente sont souvent négociés plusieurs années en amont.
  • Momentum défavorable
    La fin des subventions aux États-Unis et en Chine devrait affecter le marché au cours des trois prochaines années, avant de certainement connaître une phase d’hypercroissance tirée par la transition énergétique.
    Pékin veut s’assurer de la compétitivité de l’éolien par rapport aux centrales à charbon avant de réactiver ses subventions.

Au sein des fonds Pictet-Clean Energy et Pictet-Global Environmental Opportunities (GEO), nous privilégions les valeurs solaires, qui sont moins impactées par les difficultés logistiques à court terme, par les pénuries de composants et par l’augmentation du prix des matières premières.

Yann LOUIN
Senior Sales Manager
Pictet Asset Management

Les informations présentées ne constituent en aucun cas une incitation à l’achat et / ou à la vente, il s’agit uniquement de données extraites des nombreuses sources d’informations reçues quotidiennement au sein du cabinet

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