À contre-courant du reste du monde, la Chine semble relativement épargnée par la conjoncture de cette fin d’année. Le risque immobilier n’est certes pas dissipé et la politique sanitaire drastique menée par Pékin reste une épée de Damoclès pour l’économie chinoise. Pour autant, et au-delà des récents signaux encourageants sur ces deux sujets, l’Empire du Milieu bénéficie d’un horizon de reprise qui lui est propre.

Cette fin d’année n’est pas propice à la sérénité pour les investisseurs. Les économies développées doivent faire face tant à la flambée de l’inflation qu’à la détermination des banques centrales à la juguler. Une équation qui suggère déjà que pour maîtriser un phénomène qui semble aujourd’hui incontrôlable, la perspective d’une récession et d’une phase prolongée de taux élevés sont désormais inéluctables. Contrastant avec cet environnement, la situation de la Chine s’avère être nettement moins inconfortable. Si le marché de l’immobilier reste sujet à caution et la politique “zéro covid” prête toujours à interrogations, la deuxième économie mondiale demeure en marge des pressions inflationnistes. Au-delà, Pékin conserve une marge de manœuvre monétaire ou budgétaire pour relancer son économie.

Qu’en est-il de la crise de l’immobilier chinois ?

Le boycott des prêts hypothécaires l’été dernier et l’instabilité que le mouvement était susceptible de générer ont nécessité des actions politiques ciblées. Comme la mise en place de fonds pour achever des projets en suspens ou soutenir les émetteurs en difficulté… Au-delà, le risque qui pèse sur l’immobilier chinois n’est pas systémique. Le scénario catastrophe d’une faillite du secteur ne serait pas de nature à compromettre la solvabilité de l’ensemble du système bancaire, seulement 0,4 % des prêts hypothécaires étant à risque. Et, si l’impact sur les prêts aux promoteurs est plus sérieux, les banques ont des bilans solides et des ratios de fonds propres élevés. Plus globalement, malgré l’éventualité de nouvelles pressions à court terme, le secteur est promis à se relever progressivement dans les mois qui viennent grâce à une action politique visant à rétablir la confiance.

En quoi la situation économique de la Chine est-elle en décalage avec le reste du monde ?

Relativement épargnée par la surchauffe inflationniste qui sévit partout ailleurs, l’économie chinoise offre à cet égard plus de stabilité. Cette situation diffère de ses voisins comme l’Inde où l’Indonésie qui affichent certes des rythmes de croissance plus élevés – respectivement entre 6-7 % et 4-5 % attendus cette année – mais doivent faire face à une inflation plus marquée. Un facteur qui se traduit par des politiques monétaires restrictives dans ces deux pays avec déjà plusieurs hausses de taux cette année. Un constat qui prévaut également aux États-Unis où la Réserve fédérale américaine (Fed) relève les siens depuis le printemps et devrait poursuivre sur cette voie plus longtemps que prévu, ce qui génère de fortes incertitudes sur son horizon économique. En Chine, l’inflation maîtrisée offre plus de marge à l’action politique – monétaire ou budgétaire – pour relancer la croissance, ce qui rend l’Empire du Milieu d’autant plus attrayant par rapport au reste du monde.

La politique “zéro Covid” pratiquée par Pékin est-elle encore de nature à hypothéquer la perspective de reprise ?

La politique sanitaire encore en vigueur demeure aujourd’hui la plus grande incertitude entourant l’économie chinoise. Du reste, deux améliorations notables sont à souligner depuis juin. D’une part, les temps de quarantaine ont été réduits. D’autre part, une approche sanitaire standardisée a été adoptée pour tout le pays. Par ailleurs, Hong Kong a récemment annoncé mettre fin à la politique de quarantaine hôtelière obligatoire. Ces prémices pourraient être suivies d’autres annonces lors du XXème Congrès du Parti communiste chinois (mi-octobre) qui pourraient renforcer davantage la confiance des investisseurs. Une avancée dans ce sens se traduirait par une évolution positive plus marquée que l’attentisme qui prévaut chez ces derniers depuis un certain temps maintenant.

Au-delà d’éventuelles annonces sur la politique sanitaire, que faut-il attendre du XXème Congrès du Parti Communiste ?

Le Congrès se concentre normalement sur les nominations et ne devrait pas donner lieu à des annonces majeures. Du reste, s’il y en a, elles pourraient concerner un réajustement de la politique anti-Covid qui conduirait à une clarification des conditions de réouverture de l’économie. Au-delà, la question du soutien politique à l’économie devrait être abordée avec notamment l’éventualité de stimuli supplémentaires à la consommation intérieure. S’il faudra du temps pour que la crise de l’immobilier se résorbe, tout porte à croire que les mesures de relance ne tarderont pas à porter leurs fruits. Parallèlement, une ouverture plus large des marchés de capitaux à l’international serait de nature à améliorer considérablement le sentiment des investisseurs.

Dans cet environnement économique, quelle approche faut-il privilégier en termes d’allocation d’actifs ?

Les derniers résultats trimestriels ont mis en évidence une hausse des bénéfices et un redressement des marges témoignant des premiers signes de la reprise. Dans ce contexte, le marché chinois offre désormais des opportunités intéressantes en termes de valorisation. Un constat particulièrement vrai pour l’obligataire, notamment dans l’immobilier et spécifiquement sur celui de qualité. Du reste, cela réclame une capacité de détention à long terme. Le haut rendement n’est pas en reste et les entreprises peuvent, à l’inverse de leurs homologues internationaux, bénéficier de vents porteurs de la reprise chinoise. Suivant le même scénario, la consommation cyclique devrait profiter de cette configuration. Le secteur technologique qui a été malmené en termes de valorisation, offre pour sa part un potentiel d’appréciation important étant donné l’assouplissement réglementaire en cours. Enfin, il est à noter que les valeurs de croissance sont à nouveau recherchées principalement en raison de la solidité de leur fondamentaux.

Cette approche doit-elle tenir compte des inquiétudes portant sur un potentiel affaiblissement du renminbi ?

Actuellement et de façon générale, le principal moteur des marchés des changes est le dollar et les attentes concernant la politique de la Fed. Dans ce contexte, le renminbi fait l’objet de nombreuses rumeurs relatives à un probable affaiblissement. Cependant, au regard des autres monnaies notamment émergentes, la devise chinoise fait jusqu’ici preuve d’une relative stabilité.

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