FRANCFORT (Reuters) – Le marché immobilier dans la zone euro est en surchauffe et les risques d’une correction aussi bien dans le segment résidentiel que commercial augmente, a prévenu mercredi la Banque centrale européenne (BCE) dans son rapport sur la stabilité financière.
Le développement du télétravail et la forte épargne réalisée par les ménages durant la pandémie de COVID-19 ont accentué la demande de biens immobiliers, poussant la hausse des prix à plus de 7%, le rythme le plus élevé depuis 2005, note l’institution.
« Les risques de correction des prix à moyen terme ont considérablement augmenté dans un contexte de hausse croissante des surévaluations des prix des logements« , écrit la BCE dans son rapport semestriel.
La construction ne parvient pas à suivre la demande et le marché résidentiel est particulièrement en surchauffe dans des pays comme l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, poursuit l’institution.
« Malgré le redressement dans la construction résidentielle, les pénuries de main-d’oeuvre, les goulots d’étranglement sur les chaînes d’approvisionnement dans le monde et les hausses des prix à la production pèsent sur les capacités du secteur de la construction pour augmenter l’offre de logements, ce qui exerce une pression à la hausse sur les prix des logements », souligne la BCE.
Si le marché de l’immobilier commercial haut de gamme se redresse désormais, les perspectives sont en revanche « particulièrement faibles » pour l’immobilier commercial de moindre qualité, au regard notamment du développement du télétravail et de l’envie de nombreux salariés de se mettre au vert, note également le rapport.
La Banque centrale européenne souligne par ailleurs que le risque d’une augmentation des faillites d’entreprises, une crainte majeure il y a un an, s’est atténué, malgré le retrait de certaines mesures de soutien mises en place par les gouvernements. « Les faillites se sont stabilisées à environ 15% en dessous des niveaux d’avant la pandémie », écrit la BCE. (Reportage Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)