Alors que l’économie asiatique pèse de plus en plus au niveau mondial, les actions asiatiques sont toujours sous représentées dans les portefeuilles.

Les actions asiatiques ont largement souffert aux cours des dernières semaines. Principales coupables : les actions chinoises. L’économie chinoise s’est admirablement bien comportée, mais la forte croissance de la dette des entreprises n’a pas été du goût de la banque centrale. Cette dernière a brutalement resserré sa politique monétaire. Les autorités réglementaires ont ensuite multiplié les déclarations et les décisions en défaveur des géants de l’internet. Contrôle plus strict des données, limitation du temps passé à jouer en ligne, transformation éventuelle des entreprises de l’éducation en ligne en organisations à but non lucratif…les investisseurs ont souffert.

Certes, les actions asiatiques pourraient encore nous donner des sueurs froides au cours des semaines qui viennent. Mais les perspectives à plus long terme restent excellentes.

L’économie asiatique écrase la concurrence. Année après année, que le monde accélère ou qu’il décélère, l’Asie survole les autres régions. Et ce n’est pas fini. Dans moins de cinq ans, la Chine sera incontestablement la première puissance économique mondiale, devant les Etats-Unis. D’ici dix ans, la classe moyenne mondiale sera aux deux-tiers asiatique. Dans moins de vingt-cinq ans, l’Asie émergente devrait représenter plus de la moitié de l’économie mondiale.

Pourtant, la région reste très discrète dans les indices et dans les portefeuilles actions. Les pays émergents d’Asie totalisent aujourd’hui 30 % de l’économie mondiale, alors qu’ils ne représentent que 10 % des indices actions mondiaux. C’est peu et c’est dommage. Beaucoup d’épargnants européens restent en effet scotchés à la zone euro, région économiquement atone et ratent l’opportunité de faire prospérer leur épargne dans des contrées plus dynamiques, en Asie.

L’asie, leader technologique

Peu en doutent, la croissance asiatique sera très supérieure à la croissance mondiale au cours des prochaines années. Mais, beaucoup plus important, elle devrait être d’excellente qualité, c’est-à-dire solide et génératrice d’une forte croissance bénéficiaire pour les entreprises.

Longtemps, l’attention des gouvernements et des entreprises asiatiques s’est portée sur l’augmentation de la production, au risque de procéder à des investissements peu rentables dans des secteurs parfois déjà en surcapacité. Mais le temps de la concentration des économies asiatiques sur des industries à faible valeur ajoutée comme le textile, la sidérurgie ou le ciment est révolu. Selon nos calculs, la Chine est déjà aujourd’hui aussi diversifiée que l’économie américaine.

De plus, la diversification s’est effectuée vers des secteurs innovants, à forte croissance bénéficiaire. Une multitude d’entreprises technologiques, les Baidu, TSMC, Samsung… ont inversé le jeu. Taiwan et la Corée du Sud conçoivent par exemple les semi-conducteurs parmi les plus performants au monde. Selon la plupart des analystes, la Chine a dépassé les Etats-Unis dans le développement de la 5G. Les progrès du pays dans les mégadonnées et l’intelligence artificielle sont flagrants. Le marché chinois est immense et les habitants peu réticents à transmettre leurs données. La mégadonnée, carburant principal de l’intelligence artificielle, s’y trouve donc en abondance et les entreprises chinoises savent l’utiliser.

Les progrès technologiques de la région nous paraissent durables. La Chine forme chaque année presque cinq millions d’étudiants scientifiques, l’Inde plus de deux millions et demi, à comparer à moins de 600.000 pour les Etats-Unis. Et désormais, 80 % des jeunes Chinois ayant étudié à l’étranger préfèrent revenir au pays une fois leur diplôme en poche.

Les conséquences pour les investisseurs sont immenses. Des économies plus diversifiées sont plus solides. Grâce à des investissements plus avisés, les marges opérationnelles des entreprises asiatiques se sont redressées, soutenant la croissance bénéficiaire. Et l’innovation est source d’une belle progression du chiffre d’affaires.

Transition énergétique

Les populations et les politiques du continent ont pris conscience de l’urgence climatique. En Chine, la révolution verte est en cours. La part des énergies renouvelables dans le pays augmente rapidement, rattrapant quasiment les Etats-Unis. La Corée du Sud a par exemple pour objectif de devenir neutre en carbone d’ici à 2050. Et les entreprises de ces pays participent largement à l’effort. La Chine domine désormais la fabrication de cellules photoélectriques. Les semi-conducteurs performants comme ceux fabriqués par le Taïwanais TSMC sont essentiels à l’avènement de la voiture électrique.

Le nouveau monde indien

Mais il n’y a pas que la grande Chine ou la Corée du Sud. La croissance indienne devrait être particulièrement élevée au cours des prochaines années, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le niveau de départ est bas. Le PIB annuel par habitant est de l’ordre de 2.000 dollars, parmi les plus faibles des pays émergents et largement inférieur à celui de la Chine, de l’ordre de 10.000 dollars. De plus, la population indienne est jeune. La part de la population active dans la population totale devrait continuer d’augmenter jusqu’en 2040. Peu de pays bénéficient d’un tel avantage démographique.

Le potentiel de croissance est donc important, et le gouvernement Modi est en train de le libérer. Les réformes mises en place depuis plusieurs années transforment radicalement l’économie. Le code de solvabilité fixe désormais un cadre juridique clair pour les faillites et les restructurations d’entreprises. La loi Aadhaar a par ailleurs établi un numéro unique d’identification pour les citoyens bénéficiaires de l’aide de l’Etat, afin de mieux cibler l’aide sociale et d’éviter la fraude. Une nouvelle loi immobilière a créé une autorité de surveillance du secteur, qui rééquilibre les rapports entre le constructeur et le client et accélère la mise en place de nouveaux projets. La validation des brevets, proverbialement lente en Inde, a été accélérée, ce qui encourage l’innovation. Selon les classements de la Banque mondiale, l’Inde est passée entre 2016 et 2019 de 123e à 63e dans le classement des pays où il est aisé de développer une entreprise.

Des pans entiers de l’économie progressent rapidement. L’urbanisation accélérée du pays favorise naturellement les entreprises présentes dans les infrastructures. Les entreprises financières innovantes bénéficient à la fois de la financiarisation de l’économie et de la faible réactivité des banques traditionnelles. Le secteur de l’externalisation informatique est lui aussi très intéressant pour l’investisseur. L’Inde est l’un des leaders de ce marché et le secteur sera porté par l’accélération post-covid de la délocalisation informatique dans le cloud.

La balance commerciale asiatique est depuis longtemps largement excédentaire. Ce qui a enrichi la zone, mais l’a rendue dépendante des humeurs des consommateurs des pays développés, principalement américains. La volatilité des cours de bourse des actions asiatiques s’en est trouvée augmentée, ce qui a découragé certains investisseurs. Mais ce dernier point est en train de changer.

Conduite autonome

Les exportations des pays d’Asie vers l’Europe et les Etats-Unis restent importantes, et c’est tant mieux, mais le commerce à l’intérieur de la zone augmente sensiblement plus rapidement. Il représente en moyenne plus de la moitié du commerce extérieur de chacun des pays de la région. Le récent accord commercial, le Regional Comprehensive Economic Partnership signé en novembre 2020 par 15 pays de la zone Asie Pacifique va accélérer le phénomène. L’Asie est ainsi progressivement en train de devenir un continent à croissance autonome, détaché des difficultés éventuelles des consommateurs et des entreprises des pays développés.

La constitution d’un bloc asiatique autonome s’accompagne d’une indépendance croissante vis-à-vis du dollar. Le yuan chinois devient en effet la monnaie de référence dans la région et s’introduit progressivement dans les réserves de change des banques centrales mondiales. L’indépendance financière du continent en est accrue, ce qui facilitera le financement de sa croissance.

Investir une partie de son épargne en actions asiatiques nous semble donc judicieux. La croissance asiatique est élevée, solide et de qualité. Les entreprises y développent des modèles d’affaire innovants, gages de croissance bénéficiaire supérieure et régulière.

Les informations présentées ne constituent en aucun cas une incitation à l’achat et / ou à la vente, il s’agit uniquement de données extraites des nombreuses sources d’informations reçues quotidiennement au sein du cabinet

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