Comme le monde de la mode, les marchés aussi ont leurs tendances.
Après une saison 2020 aux influences techno pandémiques, celle de 2021 met à l’honneur les aspirations inflationnistes aux réminiscences 70, et celles ci devraient durer un certain temps encore, continuant ainsi de susciter l’émoi des investisseurs, et ce, tant que la Fed restera accommodante dans ses escarpins monétaires.
C’est bien le paradoxe du moment : alors que l’embellie se profile promettant de longs mois d’un anticyclone conjoncturel sans pareil, tout en angoisse, les investisseurs s’alarment déjà de ne pas être au parfum de la tendance automne hiver.
Lors de l’”Inflation Week » la semaine dernière, Jerome Powell a eu beau leur répéter que malgré la surchauffe, aucune collection hawkish n’était pour l’heure à l’agenda, ces derniers ne veulent rien entendre. Tandis que le président de la Fed considère l’inflation à venir comme un épiphénomène saisonnier, les intervenants continuent de craindre un élan incontrôlé.
Un vrai dialogue de sourds.
Il faut dire que, parallèlement, l’instance a profité de l’occasion pour revoir ses prévisions de croissance, de chômage et d’inflation avec un peu plus d’optimisme. Alors : « pourquoi ne pas prendre les devants et annoncer la fin de récré monétaire ? », se demandent les marchés qui redoutent justement cette perspective.
On nous cache tout, on nous dit rien…
Les intervenants seraient ils entrés dans une phase de complotisme aiguë ? En tout état de cause, la décision de la BoJ de réduire ses achats d’actions tendait à confirmer leurs hypothèses et à conforter leur paranoïa.
En réalité, il apparaît surtout qu’en matière d’inflation réelle, les vraies références historiques appartiennent à un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître.
Or, dans les circonstances actuelles, rien n’indique que la poussée inflationniste attendue soit de nature à pétrifier la demande et entraver la reprise.
Cela va sans compter sur un flagrant déni du changement de doctrine monétaire opéré par la Fed que les investisseurs un peu démodés refusent, pour l’heure, de prendre en compte…