Bonjour à tous,

Si nous sortions d’un coma de 3 mois et que l’on constatait ce qui se passe sur les marchés actions à l’heure actuelle, on pourrait croire que le monde a sombré dans une profonde récession économique généralisée, tellement les marchés se font massacrer en bourse

Pourtant, voici quelques repères qui permettent, en prenant du recul par rapport à l’immédiateté des variations des indices boursiers, de comprendre qu’il y a une réelle anomalie :

  • Croissance économique mondiale attendue pour 2022 : +4.40%… pour une moyenne historique à 30 ans de +2.10%, nous sommes très loin de la récession économique ! Les résultats des entreprises cotées ont rarement été aussi bons, les carnets de commande sont pleins, l’endettement est faible eu égard aux fonds propres (élevés), et les gains de productivité liés à la digitalisation (et à la robotisation) de nos économie sont immenses.
  • Des taux d’intérêts réels toujours négatifs, probablement pour encore plusieurs années (même si la FED remonte ses taux) : les taux publiés sont très inférieurs à l’inflation, ce qui signifie qu’il est toujours plus intéressant d’emprunter (en conservant son épargne bien placée) que de mobiliser ses ressources personnelles.
  • Une sortie de pandémie qui semble se confirmer: l’ultra contagiosité du variant Omicron expose très fortement les populations mondiales au virus COVID 19, mais avec beaucoup moins de mortalité que le variant Delta. De fait, les populations exposées (souvent asymptomatiques) poussent vers l’immunité collective. En réaction, les gouvernements vont desserrer les contraintes sanitaires au fil du temps, tout en sachant qu’il faudra probablement vivre avec ce SRAS (comme les précédents d’ailleurs) et protéger très spécifiquement les populations à risque.
  • D’immenses liquidités peu ou pas placées à travers le monde : des niveaux d’épargne au plus haut partout dans le monde (Chine en tête), beaucoup de liquidités en comptes de dépôt, des livrets réglementés en France qui sont toujours à rendement réel négatif (taux affiché moins inflation).

Alors où est le problème ?

Une inflation élevée et durable ? La reprise économique (beaucoup plus vigoureuse que prévu) fin 2020 puis en 2021 a surpris beaucoup de monde (y compris sur les marchés actions). Le problème, c’est que la production de matières premières (qui nécessite des investissements avant de pouvoir vendre) a été très fortement réduite au 1er semestre 2020 (volontairement (absence de visibilité) et involontairement (mauvaises récoltes de blé dues à la météo du milieu d’année)), et que le délai pour livrer une fois que la production est relancée est de près d’1 an. Bilan : pénuries à court terme alors que la demande augmente fortement, goulots d’étranglement dans les livraisons (embouteillages dans les ports et les grands canaux) = augmentation des prix qui se répercutent immanquablement sur les prix à la consommation . 

Autre phénomène inflationniste : la hausse des salaires. Cette hausse est très forte aux USA (ce qui explique un taux d’inflation 2 fois plus élevé qu’en Europe), puisque les salariés ont été mis au chômage en 2020 et début 2021, alors que les Européens maintenaient les emplois. Etant donné que la législation américaine permet de très bas salaires, beaucoup de salariés peu qualifiés refusent de reprendre leur emploi aux conditions antérieures, sans compter la pénurie de main d’œuvre (il manquerait plus d’1 million de travailleur) en provenance de l’Amérique centrale et latine (politique migratoire plus restrictive mise en place sous Trump). Cette problématique de hausse des salaires est quasi inexistante en Europe (politiques de maintien de l’emploi). Elle existe en Chine, mais plus pour des raisons structurelles (productions à bas coût par le passé, émergence des classes moyennes).

Au niveau de l’énergie carbonée (pétrole et gaz) : même problématique que les autres matières premières, mais avec en plus un aspect politique au niveau de l’OPEP qui décide d’augmenter ou de limiter la production en fonction de ses intérêts propres (ce qui influe énormément sur les prix). Depuis 3 mois, s’ajoute à ces phénomènes les problèmes géo politiques suivants : Poutine au Kazakhstan et en Ukraine, le Nigéria et le Canada qui ont arrêté leur production (conditions météorologiques extrêmes), les tensions Yéménites (avec en arrière plan la lutte millénaire Iran – Arabie Saoudite).

Les marchés sont omnubilés par la politique monétaire de la FED (Réserve Fédérale Américaine) et le relèvement des taux annoncé.

Rappel : la Fed a 2 mandats : protéger l’emploi (et l’économie) et lutter contre un dérapage de l’inflation.

Le « contrat » mis en œuvre par toutes les banques centrales avec la crise sanitaire, était de soutenir les économies grâce à des taux d’intérêts très bas, afin d’éviter une récession économique (et accessoirement de maintenir la paix sociale)… tant que la situation l’imposerait.

Comme la croissance est très forte, qu’on se trouve plutôt dans une situation favorable au niveau de l’emploi (chômage en forte baisse), et que l’inflation est élevée aux USA, la FED a donc logiquement annoncé (début 2021) un resserrement de sa politique monétaire en 2 phases : ralentissement du rachat des obligations bancaires et souveraines, puis hausse graduée des taux pour lutter contre l’inflation (par le biais d’un ralentissement de l’économie).

La hausse des taux en 2022 par la FED n’est donc pas une surprise. Ce qui « stresse » les marchés, c’est le rythme de relèvement de ces taux et l’objectif à atteindre.

Qui dit relèvement des taux, dit :

  • augmentation du coût des financements : ceux en cours et qui sont à taux variable + ceux à venir (moins de capacité d’emprunt, et donc d’investissement).
  • décote potentiel de la valorisation boursière de sociétés qui consomment beaucoup de cash pour se développer et/ou continuer à innover, puisque la charge de l’emprunt pèsera sur les profits futurs de ces sociétés, et donc sur les bénéfices futurs (qui permettent de calculer le prix d’une action).
  • destruction de la valeur des obligations souveraines achetées à des taux inférieurs.

Au niveau de la BCE (Banque Centrale Européenne), le taux d’inflation actuel (2 fois plus faibles qu’aux USA) a été identifié comme structurellement baissier (fin des goulots d’étranglement + baisse du prix de l’énergie + peu de pression sur la hausse des salaires). La BCE a donc annoncé qu’elle continuerait à aider les banques des Etats membres (rachats d’obligations), sans augmenter ses taux en 2022 et probablement pas non plus en 2023. La banque centrale du Japon annonce la même chose que la BCE.

La Banque Centrale Chinoise, est en train de faire le chemin opposé à la FED, puisqu’elle annonce une baisse de ses taux d’intérêts pour 2022. En effet, elle avait fortement augmenté ses taux directeurs fin 2020 / début 2021 pour freiner la spéculation immobilière. Avec en plus des décisions « martiales » en 2021, les marchés actions chinois ont décroché de 21% en 2021 (quand les marchés européens et américains publiaient des croissance record à + de 22%). La Chine a annoncé un plan de relance de son économique en 2022 et 2023.

Depuis début décembre, toutes les valeurs identifiées comme liées à la « croissance » (sans distinction de taille, de potentiel, de cherté… et de géographie) subissent pourtant des corrections massives sur les marchés, avec des volumes de vente immenses : valeurs technologiques, santé, transition énergétique, consommation…

Ce n’est pas logique du tout (excellents fondamentaux macro et micro économiques au niveau mondial + politiques monétaires toujours favorables dans une très grande partie du monde (y compris aux USA avec des taux réels toujours négatifs malgré les hausses de taux envisagées)) !

Qui sont les coupables ?

Compte tenu des volumes d’échange, des mouvement dans la journée, les « robots advisors » (algorithmes) qui achètent ou vendent les indices (par le biais de trackers et autres ETF) sont clairement identifiés, d’autant qu’ils représentent actuellement environ 60% du montant des transactions mondiales.

N’oublions pas que ces algorithmes sont :

  • binaires : 0 vente / 1 achat, il n’y a aucune graduation ni nuance,
  • court termistes : c’est uniquement du trading qui permet de générer des marges faibles, mais sur de très gros volumes d’échange,
  • non différenciants : ils interviennent quasi exclusivement sur des véhicules d’investissement représentants des indices (gestion passive), il n’y a pas de choix au sein de ces indices (pas de « stock picking » à l’inverse des gestions dites « actives »). Le non côté et les micro / small caps sont quasi immunisées contre ces algorithmes, car ces secteurs ne sont pas réplicables par des outils indiciels.
  • très influents sur les tendances à court terme : les volumes échangés sont tellement importants, qu’ils font le marché à court terme, à tel point qu’on s’approche de l’idée du délit d’initié…

Notre vision des choses au sein de Galénia Patrimoine, nous privilégions :

  • la gestion active (stock picking) avec des gérants qui battent les indices de référence,
  • les grands thèmes d’investissement structurellement en développement : la transition énergétique (décarbonation responsable), le vieillissement de la population mondiale, l’urbanisation, la digitalisation et la robotisation de nos sociétés, l’émergence des classes moyennes en Chine et en Inde, les investissements dans les infrastructures de communication, d’eau potable et de gestion des déchets, l’amélioration de l’agriculture (moins de polluants, moins d’eau, moins de destruction du sol et des écosystèmes, meilleure productivité responsable,
  • la patience : si la volatilité de court terme peut parfois présenter les « portes d’entrée » sur les marchés (ce qui est le cas actuellement), nous sommes des investisseurs longs. D’expérience, chercher à vendre au plus haut pour racheter au plus bas, c’est un « vœu pieu » qui se heurte à une réalité historique : il est préférable de rester investi sur les thèmes porteurs sur le long terme, de les renforcer dans les phases de baisse anormales (actuellement), et de sécuriser une partie des gains dans les phases d’accélération de la hausse (septembre 2021).
  • le bon sens : certaines valeurs sont trop chères (valorisations injustifiées) comme TESLA ou certaines valeurs du Luxe, nous évitons donc les gérants qui possèdent ces valeurs, en privilégiant des gérants qui ont une approche « GARP » (achat de valeurs à des niveaux raisonnables).

 

Pour 2022, nous sommes :

  • négatifs sur les obligations souveraines et le crédit en général (sauf en Chine et sur une petite partie des obligations High Yield européennes)
  • négatifs sur la Russie, l’Afrique et l’Amérique Latine / Centrale
  • prudents sur les marchés US 
  • favorables aux marchés européens et indiens,
  • favorables aux sociétés possédant un « pricing power » (capable de maintenir leur profitabilité malgré une hausse du cout des matières premières et du cout du travail)
  • en attente de retour sur les actions chinoises (2ème semestre 2022)

Malgré un début d’année négatif, probablement beaucoup de volatilité sur les marchés actions, nous sommes attentifs mais patients, et nous refusons toujours de nous laisser diriger par l’émotion.

L’année 2022 devrait encore être très favorable pour notre gestion,

Bonne année à vous !

Les informations présentées ne constituent en aucun cas une incitation à l’achat et / ou à la vente, il s’agit uniquement de données extraites des nombreuses sources d’informations reçues quotidiennement au sein du cabinet

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