Depuis plusieurs années maintenant c’est un peu l’arlésienne de la macroéconomie. Un phénomène dont tout le monde parle mais que les moins de treize ans ne peuvent pas connaître. L’inflation, en ce temps-là, accrochait sa courbe au-dessus des 8 % quand le baril de pétrole, à 147 dollars, se prenait pour une matière précieuse.

L’envolée des prix était alors une malédiction, une manifestation surveillée comme le lait sur le feu.

Une crise financière et une pandémie plus tard, les banquiers centraux spleenétiques se prendraient presque à rêver qu’elle ne déborde enfin de la casserole. Car depuis plus de dix ans c’est surtout le péril déflationniste qui a été source d’inquiétudes épisodiques. Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi les instances monétaires semblent s’en remettre à Saint Thomas quand le sujet anime à nouveau les marchés.

Et force est de constater que les récents indicateurs plaident pour un tel scénario. Cours du pétrole (Brent) revenus autour de 65 dollars le baril, net rebond sur janvier des prix à la production, sursaut de 5,3 % des ventes au détail outre-Atlantique … Alors même que le plan Biden à 1900 milliards de dollars n’est pas encore intégré à l’équation.

Qu’importe ! Les instances économiques semblent autant se soucier d’un débordement inflationniste que l’imminence d’une invasion extraterrestre.

La semaine passée Gina Gopinath, la cheffe économiste du FMI, estimait ainsi peu probable que les États-Unis connaissent une pression sur les prix de nature à pousser l’inflation bien au-dessus du seuil de 2 %. L’heure est donc à la reflation, pas encore à la surchauffe. Et si le sujet passe comme une lettre à la poste, c’est aussi qu’une petite poussée de fièvre inflationniste permettrait aussi de régler en partie l’ardoise pandémique qui a poussé l’an dernier le ratio dette / PIB mondial à plus de 355 %, selon l’IIF.

Pour autant, la casserole d’inflation doit rester sous surveillance. En effet, la manifestation du phénomène paraît surtout précoce dans le cycle de redémarrage et pourrait in fine s’avérer – s’il est durable – être un frein à la reprise attendue.

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